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C'est parti pour un premier test !

Voici un texte écrit sur le thème de la Saint Valentin.

Saint Valentin

J’ai attendu toute la journée ce moment. Au matin, comme une fleur toute fraîche encore, humide de rosée, je me suis levée avec un sourire qui ne m’a plus quittée. La tête pleine de pensées joyeuses, j’ai vaqué à mes occupations habituelles, « rayonnante comme un soleil » comme on aimait me le faire remarquer.
Très peu de temps à l’avance on avait organisé cette petite soirée toute en simplicité. Un tête à tête, rien que tous les deux ; de quoi se retrouver un peu au détour d’un repas partagé. Ce maigre projet à l’esprit suffisait à me ravir, et plus les heures défilaient, plus j’avais du mal à rester patiente.
On n’était plutôt contre ces soi-disant fêtes devenues commerciales où l’on s’offre des cadeaux. Pour nous, s’était juste un jour où l’on voulait en profiter pour être ensemble. Aussi, quand j’ai vu à quelle journée claire et ensoleillée on avait droit, je l’ai pris pour un signe de bon augure et me suis dit qu’on pourrait sûrement refaire une de ces ballades nocturnes au clair de lune comme on aimait tant.
Quand j’ai vu que l’heure approchait, je n’aspirais plus qu’à te retrouver. Inefficace au travail, j’ai utilisé le temps qui me restait pour ranger mon bureau. Personne ne s’est étonné que je ne me demande pas mon reste et tous me regardaient m’en aller en souriant.
Une fois dehors sur le parvis, j’ai inspecté la foule avec un soupir, guettant l’occasion peu probable d’y apercevoir ta silhouette. Un regard jeté sur le ciel au dessus de ma tête me révéla qu’une importante masse de nuages cendrés promettait un léger changement de programme. Mais rien ne pouvait entacher ma joie et je me suis engagée dans la rue d’un pas leste pour rejoindre dans point de rendez-vous. Arrivée en avance, je me suis assise sur un banc, et comme une sentinelle, je tournais la tête de tous côtés comme si tu étais prêt à bondir de derrière un flot de passants. Voilà que j‘étais impatiente… Lorsque ma montre indiqua l’heure pile, je trépignais déjà, redoublant de vigilance.

Je me demande combien de temps j’ai attendu.

Rien ne semblait pouvoir me décourager, et pourtant au bout d’une demi heure, je doutais et commençais à faire des conjectures. Le parc se désemplissait petit à petit et si je me disais que j’aurais ainsi moins de risque de te rater, avec vingt minutes supplémentaires je ne supportais plus l’inactivité. Un autre coup d’œil jeté à ma montre et j’entamais un tour de parc pour te trouver, en imaginant que nous nous étions mal compris.
La place étant quasiment vide, mes recherches successives confirmèrent vite un constat troublant : tu n’étais pas là. Je me retournais en tout sens, vainement, alors que plus d’une heure était passée. Une fine pluie commença à s’abattre sur mon être désemparé, et mes vêtements furent vite transpercés par ce déluge incessant. Je me dirigeai alors vers l’abri de bus au coin de la rue. Toujours personne. Tremblante, frigorifiée, je distinguai alors une masse informe s’avancer rapidement vers moi sous la pluie battante. Mon cœur bondit. Fausse joie : juste un cadre pressé qui venait attendre son taxi au sec. Me voyant dans un sale état, il me proposa courtoisement de me déposer chez moi. « Merci, j’attends quelqu’un. » Ma réponse tombait comme une froide sentence, résonnant dans ce vide entre nous. Solitude insupportable.
Je pensais alors à t’appeler sur ton portable pour tenter d’en savoir plus, mais ces sonneries retentissantes ne faisaient que me rendre plus anxieuse. Que fais-tu ? Pourquoi ne décroches-tu pas ? Un message pathétique laissé sur le répondeur, une nouvelle vérification de l’heure. Où es-tu donc ? Perdue, inquiète et troublée, je m’élance dans les rues voisines en direction de nos lieux de prédilection. Recherches infructueuses. Presque paniquée, je suis tentée d’imaginer le pire. Je revois ces occasions où, réitérant nos promesses, nous avions la ferme sensation que rien ne nous séparerait. « Ca n’arrive qu’aux autres ces choses là. », tu disais. C’est à ce moment là que la sonnerie de mon propre téléphone se déclenche.
« Diable ! Mais qu’est-ce que tu…
- Mlle X ? Vous êtes bien l’amie de … ? …. Ici le commissaire … accident très grave… carambolage sanglant… mort sur le coup. »

Une sirène de pompier au loin ; le bruit du téléphone qui s’écrase au sol ; puis plus rien, le vide.

« Ca n’arrive qu’aux autres ces choses là. »